Les classifications du vivant

Avec la classification du vivant initiée par Willi Hennig (1913-1976) dans les années 1950, la vision des relations entre les espèces vivantes change.

 

 

La classification linnéenne

 

 

Carl von Linné (1707-1778), fils de pasteur ne croit pas à l’évolution des espèces. Il est fixiste, c’est à dire qu’il pense que Dieu a créé chaque espèce une fois pour toute et qu’elles n’ont pas la possibilité de changer.

 

Il réalise une classification dont la base est la présence ou l’absence d’éléments anatomiques.

 

Ainsi il y a les animaux qui ont des vertèbres, les vertébrés et ceux qui n’en n’ont pas, les invertébrés.

 

 

Evolution de la science

 

 

A partir du système de classification des êtres vivants établi par Linné, des milliers de savants, de chercheurs, de scientifiques, de naturalistes ont cherché à connaitre la vie sur Terre.

 

Des centaines de milliers d’espèces ont été décrites de par le monde. La classification se complexifie.

 

Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), se rendant compte de l’évolution des espèces tente une théorie, le transformisme au début du XIXe siècle.

 

Cette théorie sera étudiée, affirmée sur certains aspects, contestée sur d’autres. Elle a permis l’évolution de la réflexion scientifique.

 

 

Charles Darwin et Alfred Russel Wallace

 

 

Charles Darwin (1809-1882) est très connu pour sa théorie de l’évolution des espèces publiée en 1859.

 

Or, le 18 juin 1858, il reçut une lettre de l’explorateur et biogéographe Alfred Russel Wallace (1823-1913) qui lui exposait la même théorie, fruit de son expérience de naturaliste. Cette lettre poussera Darwin à publier sa théorie qu’il travaillait depuis 20 ans.

 

Ces deux savants vont révolutionner la vision humaine des espèces vivant sur Terre : les espèces évoluent.

 

 

 

Les apports mutuels des sciences

 

 

Durant les XIXe et XXe siècles les sciences ont si fortement évolué qu’elles se sont imbriquées les unes dans les autres.

 

Jean-Baptiste de Lamarck crée le terme de biologie pour étudier les caractères communs aux plantes et aux animaux, au début du XIXe s.

 

La paléontologie, science de l’étude des fossiles, est un terme créé en 1822 par Henri-Marie Ducrotay de Blainville (1777-1850) se trouve à la jonction de la biologie et de la géologie.

 

 

Une autre vision de la Terre

 

 

Alfred Wegener (1880-1930), astronome et météorologue, émit l’hypothèse, en 1915, d’une dérive des continents sur Terre.

 

Comme toute nouvelle théorie qui révolutionne les visions anciennes, elle est contestée, tout comme celle de Darwin.

 

Les progrès techniques du XXe siècle entraineront de nouvelles études scientifiques qui aboutiront en 1968 à la théorie de la Tectonique des Plaques émise par Xavier Le Pichon (né en 1937) à partir de l’hypothèse de Wegener augmentée de l’ensemble des études, entre autres des fonds marins.

 

 

La cladistique de Willi Hennig

 

 

Willi Hennig apportera une nouvelle vision de l’évolution des espèces avec l’idée que la transformation des espèces ou des groupes d’espèces est liée à des innovations qui les transforment. C’est la cladistique.

 

Cette théorie permettra une évolution vers l’actuelle classification phylogénétique du Vivant.

 

Ainsi, toutes les espèces vivant ou ayant vécu sur Terre ont un ancêtre commun nommé LUCA pour Last Universal Common Ancestor (l’ultime ancêtre commun à toutes les espèces).

 

 

Des termes et des notions à faire disparaitre

 

 

Pour reprendre l’exemple initial des vertébrés/invertébrés de Linné, le terme de vertébrés est valide car l’apparition des vertèbres à l’Ordovicien (-500 Ma) a été une innovation.

 

Par contre le terme d’invertébrés n’a aucun lien avec une quelconque évolution et regroupe des formes de vie extrêmement différentes. Il est à abandonner.

 

Cela nous oblige à mieux connaitre les mollusques, les arthropodes (insectes, arachnides, myriapodes, crustacés), termes pour la plupart connus du grand public.

 

Mentalement, il faut remplacer la présence/absence par quelle innovation, quelle originalité a tel ou tel groupe.

Il nous faut revoir bien des notions et des termes qui sont devenus obsolètes.

 

 

 

 

Guido Meeus, 7 janvier 2021